En quelques lignes, quelle est l’action de ton association ?
NOUR est née de la volonté de rendre les pratiques douces, telles que le yoga, accessibles aux personnes en situation de vulnérabilité. Concrètement, nous intervenons dans les établissements sociaux, médico-sociaux et associations pour proposer des cours inclusifs et gratuits.
Depuis quand existe-t-elle ?
Depuis juillet 2019. NOUR a été fondé à Paris puis s’est développé dans les grandes métropoles françaises à partir de 2023.
Qu’est-ce qui t’a motivée à créer cette structure ? Quel est ton parcours ?
Petite, j’ai fait beaucoup de sport en compétition et quand je suis arrivée sur Paris après mon diplôme, j’ai découvert le yoga. Cela a été une véritable transformation. Petit à petit, je dormais mieux, j’étais plus apaisée, en meilleure forme, plus concentrée… Pour autant, dans les cours parisiens que je fréquentais, je voyais que les pratiquants provenaient des classes les plus aisées. Je ne comprenais pas comment une discipline si accessible à tous les niveaux (matériels, géographiques, physiques…) pouvait être aussi exclusive. Quelques années plus tard, un tour du monde du yoga et le diplôme de professeure en poche, j’ai eu envie de me lancer !
Y a t’il eu des éléments déclencheurs, des rencontres décisives qui t’ont convaincue de passer à l’action ?
Le 1er cours de yoga que j’ai donné, l’été 2018, était à destination de ma famille qui est composée de personnes en situation de handicap, en surpoids et qui accueille également des jeunes Mineurs Non Accompagnés.
Au début, c’était un peu chaotique, tout le monde rigolait puis à un moment, le calme s’est installé. J’ai ressenti tellement de sérénité et d’union entre tous que j’ai eu le déclic : c’est ça que j’allais faire, des cours de yoga inclusifs dans lesquels des personnes de tout horizon, toute condition physique allaient pouvoir se retrouver pour partager un moment de bien-être ensemble.
Quelles difficultés as-tu rencontrées ?
Oh plusieurs, elles seraient longues à énumérer ! D’autant plus que je suis une femme entrepreneure donc il arrive qu’on ne me prenne pas au sérieux. Un jour, un potentiel financeur m’a même demandé si mon mari était au courant de ma demande de financement ! Comme dans les années 20 ! La partie la plus difficile est souvent dans la levée de fonds
Quelles victoires, petites ou grandes, as-tu retenues de ce parcours ?
La plus grande victoire est celle d’en être arrivée là ! Je n’aurais jamais pu imaginer l’ampleur et l’écho que le projet aurait quand j’ai déposé les statuts dans mon salon le dimanche 21 juillet 2019. Quand on crée quelque chose, c’est facile d’être convaincu de sa pertinence mais c’est autre chose que de fédérer des centaines de personnes autour de son projet. Ça me rend très fière.
Je retiens de cette aventure que l’engagement porte ses fruits, tôt ou tard. A force de persévérance, d’apprentissage et d’adaptation, les projets les plus ambitieux peuvent exister et rayonner dans le monde.
Comment vois-tu la suite
Cap vers les 100 000 ! Avec l’équipe NOUR, on s’est fixé un objectif. Celui de permettre à 100 000 personnes de participer à nos activités, à horizon 2027.
Cet objectif des 100 000 est symbolique : en France, 10 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté. Cela nous permettrait d’adresser 1% de cette précarité.
C’est 10 fois plus qu’aujourd’hui mais on est motivées à bloc pour y arriver !
Que dirais-tu à quelqu’un qui voudrait se lancer dans l’aventure solidaire ?
Mettez votre ceinture et appuyez sur l’accélérateur ! L’aventure entrepreneuriale dans le secteur de l’Economie Sociale et Solidaire est un magnifique voyage. Les rencontres, l’impact créé sur le terrain, les belles histoires, le soutien des personnes qui nous entourent ou qui découvrent le projet : tout cela est génial à vivre et extrêmement riche.
Après, c’est sûr que c’est énormément de travail, d’inquiétudes et de déceptions parfois. Mais quand on est passionné, on retient surtout le positif !